La table de Clotilde de Novembre 2012

Novembre pluvieux, novembre humide poissait la ville et les gens. Au restaurant « l’Absinthe », les bâches de plastique transparent ceinturaient maintenant la terrasse (elles ne seraient retirées qu’au printemps prochain). Les braseros électriques teintaient en orange tables et chaises de bois et les consommateurs frileux et orangés s’agglutinaient autant pour boire que fumer. A l’intérieur du restaurant, la chaleureuse décoration nous réchauffait davantage.
Géraldine de ParisMarie Pierre
Toute mince dans sa sobre robe noire, Clotilde accueillait les convives, nos amies.
Venant d’une ville de grande banlieue répondant au charmant nom de Plaisir, Delphine, en belle coiffure geai, portait un gilet de laine noire avec blanc jabot, et jupe rouge ; notre amie exprima sa gratitude pour l’organisation de ces diners qui l’aidèrent à franchir le pas.
Anne se vêtait d’un chemisier léger à différents carreaux rouges se superposant.
Minaudant à ravir, Lydie, en pull noir à col roulé et gilet blanc sur une courte jupe beige. me montra, toute fière, ses bas noirs fumés avec serpentins noirs s’enroulant le long de ses jambes.
Marie-Pierre, gilet noir sur un caraco imitation léopard, nous revenait après un an d’absence, de deuil et de santé mise en danger mais le mauvais sort n’avait pas entamé l’entrain communicatif de notre amie. Et Patrick nous enviait toutes, lui qui n’ose pas, toujours pas, pas encore, répondre en son appel transgenre intérieur.
Adriana et Claire, nos habituelles tourterelles, enquêtaient dans leur souvenir pour savoir quand et par qui l’une et l’autre avaient eu connaissance de la tenue mensuelle de ces diners.
Nadia rêvassait à quel événement prolongerait sa nuit.
Jacqueline Jolie se déhanchait non pour mettre en valeur sa belle robe noire mais ses escarpins magnifiques à talons hauts, et couleurs émeraude et beige. Certainement des chaussures de collection.
De sa belle voix posée de comédienne qu’elle est –une comédienne de scène et non de salon et c’est un compliment- Marie, historienne également, expliquait le Concordat d’Alsace à Aurélie qui écoutait, sérieuse et intéressée.
Nina, dont cette soirée était une première, s’était pour l’occasion parée d’un haut blanc perlé sous gilet vert avec un foulard à ocelles noires.
Leem, venant de Bretagne, présentait un chemisier blanc et large ceinture grise tandis que tintinnabulaient de longs pendentifs.
Géraldine de Paris fidélisait ce noir et ce mauve qui lui vont si bien et que renforce un crayon vert sur les paupières charbonnées.
Seize personnes participèrent à cette soirée riche en convivialité. Nos conversations furent tant passionnantes que nous oubliâmes de prendre des photos en nombre. Il fallu la nuit pour nous dissiper.
Rendez-vous est pris pour le vendredi 14 décembre 2012.
Krissie Dietrich

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