Avec sa belle chevelure argentée que mettaient en valeur un haut noir et une jupe longue (ou alors l’inverse est tout aussi possible), Clotilde accueillait les convives en ce premier diner de la nouvelle année. Cette fois encore plusieurs tablées seront occupées au milieu de tous les clients |
Assurément intéressé par notre petite communauté qui interroge la féminité ou peut-être interrogeant sa féminité intérieure, Patrick nous revenait pour vivre pleinement notre soirée et plus que l’apéritif dont il s’était contenté le mois dernier. Nadia osait comme à son habitude, une mini-jupe en jean plus courte encore que le mot qui nomme ce vêtement et portait un cache-cœur à bretelles dorsales. Pour Lydie, un haut noir à paillettes contrastait en effet voulu avec une jupe noire ceinturée d’un nœud-papillon. Christina cultivait ce mois la garçonne des années vingt. Magaly offrait un magnifique pectoral de princesse à plaques de fer dorées. Heline, toute pétillante, nous raconta qu’elle fit rectifier, ou plutôt qu’elle fit supprimer, une gênante et disgracieuse proéminence que possédait en son cou le premier homme du récit biblique. Sonia moulait ses jambes de gazelle dans un fin pantalon noir. Jacqueline Joly s’était faite hôtesse de l’air au civil, sans sa tenue de travail en compagnie aérienne, c’est-à-dire qu’elle s’était habillée d’une simple robe noire. Les premiers plats étaient commandés tandis que se joignaient à nous Estelle et Adriana, suivies de nos deux amies d’Antony, Aurélie et Géraldine. Les premiers plats étaient servis comme arrivait à l’improviste Agnès de Pau, longiligne dans une robe noire. Elle regrettait de s’être chaussée d’escarpins et eût préféré pour ses jambes refroidies de chaleureuses bottes. Nous évoquâmes les berdaches nord-amérindiennes, acceptées par leur tribu, mais néanmoins confinées dans un rôle de chamanes. Puis nous passâmes à de graves questions de physique quantique. Puis nous évoquâmes Leonard de Vinci, touche-à tout de génie, esprit incompris aux inventions techniques rejetées, précurseur de la modernité militaire. Une riche conversation nous fit constater les fulgurantes percées d’intelligence et de créativité en diverses civilisations apparemment sommeillantes ou déclinantes. Cette question mériterait une thèse en Histoire. Géraldine de Paris attaqua un copieux steak-frites. Nous ne nous attardâmes point. Vers 23 h 30, toutes, nous quittions le restaurant. Rendez-vous est pris pour le vendredi 10 février 2012. Krissie RETOUR |
Agnès de Pau |