La table de Clotilde du vendredi 9 mars 2012
Le temps était au mensonge. L’apparente douceur du printemps renaissant cachait le 
froid hivernal. 
Hôtesse parfaite, Clotilde accueillait les convives. 
Elle accueillit Sissi Northqueen, 
avec peut-être plus d’égards et de prévenance car une personne venue de la lointaine 
AUSTRALIE est plutôt rare à nos diners. C’était même la première fois!
 La veille, 
j’avais bu un pot avec elle près du Louvre des Antiquaire après que nous eûmes 
flânées dans les boutiques d’antiquités, entre les bronzes dorés, les bois précieux et 
les métaux rares, tous finement ciselés, patiemment travaillés. Française d’origine, 
Sissi s’installa il y a une trentaine d’années sur ce sixième continent  aux immensités 
peuplées de kangourous, d’émeus et de koalas. D’aborigènes, aussi. Et Sissi me 
confia son choix de vie dans cette nature sauvage où la solitude amène à la 
spiritualité. Elle me dit que là-bas, la féminité, bien sur, se limite au port du jean et de 
la chemise à carreaux, pratiques pour la conduite des inévitables quatre-roues 
motrices. Parfois, Sissi s’échappe du bush épineux pour une virée dans la grande ville 
la plus proche, à 800 kms. Elle peut ainsi faire du shopping, en fille, et aller, en fille, 
dans les bars et boites spécialisés. Je cogitai sur ses propos tandis que nous 
arpentions le jardin des Tuileries : l’expression de notre féminité serait-elle d’abord 
urbaine et culturelle?
Autour des tables avaient déjà pris place Marie, Lydie, Magaly. Heline également, de 
plus en plus féminine, qui nous raconta son parcours pour le changement de prénom 
et Jacqueline, toujours gouailleuse et de plus en plus blonde. On consulta les menus.  
J’ai toujours préféré les raviolis aux champignons et la salade avec fromage de chèvre 
et cerneaux de noix aux plats carnés.
  Aurélie et Géraldine, nos deux copines 
d’Antony, s’installèrent, maintenant de fidèles habituées.
Peut-être translover timide ou copine en devenir, Patrick nous rejoignit. Lui 
succédèrent ou le précédèrent Maël puis Anne. Perle nous vint, la poitrine toujours 
revendicatrice.
Les couples officiels ne furent pas en reste puisque Cesira accompagnait Karina, 
Muriel de même avec Lola Flaura, Emiko avec Erica. Nous ne célébrerons jamais 
assez leurs compagnes, pour leur compréhension, et non pas leur tolérance mais leur 
amour. Leurs présences en nos diners en sont un signe extraordinaire. Zlata nous 
présenta un ami, Charly.
Nous nous occupâmes des desserts : tarte tatin autant calorique que le tiramisu 
pourtant plébiscité, mais plus léger aux palais gourmands.
Le temps n’était plus au mensonge : le froid de la nuit soudain tomba sur nos amies 
lorsqu’elles sortirent du restaurant.
Vous éviterez chat noir et échelle.
 Rendez-vous est pris pour le vendredi 13 avril 2012.
   
Krissie